Cela peut paraître totalement paradoxal mais c'est une réalité avérée : la personne à haut potentiel intellectuel souffre souvent de manque de confiance en elle et du syndrome de l'imposteur. Voyons pourquoi, comment cela se manifeste et comment y remédier.
Pensée envahissante, doute et autocritique chez le haut potentiel
Les personnes aux capacités intellectuelles surdéveloppées, pensent plus vite que les autres. Elles s'ennuient vite et leur cerveau a besoin d'être presque constamment stimulé. Par conséquent, tout est sujet à réflexion pour elles. Elles se posent beaucoup de questions. Cela les conduit à examiner tous les points de vue possibles sur un même sujet, à changer d'avis, à douter de tout, y compris d'elles-mêmes.
La personne haut potentiel pourrait tenir une conversation toute seule en exposant d'une part les raisons pour lesquelles elle a une certaine opinion sur quelque chose et d'autre part les raisons pour lesquelles elle a tort de penser ce qu'elle pense. Sa grande lucidité lui confère le don (un peu empoisonné) de voir les failles, de repérer les défauts et erreurs, chez les autres mais surtout chez elle. Souvent perfectionniste, elle est intransigeante envers ses actions et ses pensées. Elle ne supporte pas la médiocrité, ni l'erreur d'analyse.
Dévalorisation, minimisation et manque de confiance en soi
Le haut potentiel a tendance à considérer ses réussites comme des évènements normaux et sans importance. "C'est la moindre des choses" pense-t-il". Il se sent souvent investi d'une mission surhumaine, à laquelle il est impossible de répondre. C'est la raison pour laquelle il minimise ses succès et déprécie, voire ignore totalement ses qualités, même quand on les lui fait remarquer. Il est difficile de le convaincre de reconnaître ses talents.
Il se sent aussi souvent différent, en décalage par rapport aux autres. Ce sentiment d'étrangeté qui lui colle à la peau le pousse à l'autodénigrement. Il pense qu'il a un problème, alors qu'il a en réalité de grandes capacités.
Syndrome de l'imposteur chez le haut potentiel
Avec ses surcapacités intellectuelles, le haut potentiel peut apprendre et comprendre facilement. C'est pour lui un jeu d'enfants. Il peut réussir ses examens sans avoir eu l'impression de travailler, ou mener à bien un projet sans efforts, porté par le plaisir de son enthousiasme. C'est une chance incroyable !
Mais il en ressort avec un sentiment d'imposture, car il croit qu'il faut souffrir et travailler dur pour acquérir et valider des compétences. Il a l'impression d'avoir triché, ou bien, grand classique du genre, il attribue sa réussite à la chance. Il croit que le jury de son examen s'est montré complaisant, ou que son chef qui le félicite n'a pas beaucoup d'exigences et en fait autant avec n'importe qui.
Il a toujours l'impression de faire illusion, de faire semblant de travailler, d'en faire le minimum, parce que tout ce qui lui paraît facile n'a pas de valeur à ses yeux. Il a l'impression que ce n'est pas vraiment du travail.
Évidemment, le syndrome de l'imposteur et le manque de confiance en soi ne sont pas réservés aux hauts potentiels. Mais ces derniers ont de plus fortes probabilités d'être touchés par ces phénomènes.
Comment gagner la confiance en soi quand on est haut potentiel ?
Le chemin vers la confiance en soi du haut potentiel va passer dans un premier temps par la reconnaissance réelle de la valeur de ses réussites et de ses accomplissements. Il lui faudra comprendre que leur minimisation est une déformation de la réalité. Une vision plus objective prendra en compte le niveau réel de difficulté des obstacles surmontés et des résultats atteints. Il sera également judicieux de travailler sur l'identification de ses qualités et compétences. Celui qui ne s'en reconnaît aucune fait forcément erreur ! Il est utile dans ce cas de se faire accompagner par un thérapeute qui nous aidera à observer les angles morts de notre image de nous-mêmes pour repérer les trésors qui s'y cachent.
N'hésitez pas à me contacter pour fixer un rendez-vous si vous avez besoin d'être accompagné(e).
Juliette Chalard-Deschamps, psychopraticienne
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