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Le phénomène d'emprise : comment se libérer des relations toxiques

Entre enjeux de contrôle, de séduction, de pouvoir et d'influence, le monde des relations humaines n'est pas toujours un long fleuve tranquille. Pour rester libre et heureux dans toute forme de relation, il est important de savoir reconnaître les phénomènes d'emprise et de s'en libérer.



Comment reconnaître l'emprise ?


La toxicité d'une relation se reconnaît à la perte de liberté intérieure que l'on ressent dans la fréquentation d'une personne en particulier, ou d'un groupe de personnes, ou même d'une organisation.


Si l'on devient excessivement anxieux à l'idée de ce que cette personne ou ce groupe de personnes va penser de nous, c'est un premier signal. Si l'on ne se sent plus en droit de penser ce que l'on pense, d'agir comme on jugerait d'ordinaire bon d'agir, et d'être qui l'on est, il y a véritablement lieu de s'alarmer. L'emprise est en place. La relation a pris une tournure toxique.


Comment fonctionne l'emprise ?


L'emprise agit sur les personnes dont l'estime de soi est peu construite ou momentanément affaiblie. Même si la personne pense être forte et confiante, la moindre petite faille narcissique peut servir de porte d'entrée pour l'emprise.


Lorsqu'elle se retrouve face à un individu ou un groupe habités par un fort besoin de domination, de contrôle, ou de possession, la personne en manque d'estime de soi se soumet, doute d'elle même et perd son libre arbitre.


Le mode de pensée de cet autre ou de ce groupe va venir coloniser son esprit et s'y installer, comme un parasite. A tel point que la personne sous emprise va finir par s'infliger à elle même les critiques proférées à son encontre par le dominant. Elle va ainsi intérioriser les jugements portés sur elle par cet autre. Elle va adopter et prendre à son compte les ordres et interdictions posés par le dominant. Elle perdra toute liberté de s'y soustraire, sous peine d'une insurmontable culpabilité.


Elle devient alors son propre tyran persécuteur. Dès lors, le système mis en place par l'esprit du dominant est parfait, puisqu'il agit en grande partie depuis l'intérieur de la victime, comme un cheval de Troie, presque invisible et insoupçonnable pour quiconque observe la relation de l'extérieur. Quelques mots bien choisis, dits soit sur un ton anodin, soit de manière plus agressive et autoritaire, lui suffisent pour manipuler sa marionnette.


Qui pratique l'emprise ?


L'emprise peut être pratiquée par des individus qui agissent consciemment et volontairement de manière malveillante, en écrasant l'autre pour se sentir puissant. Mais le plus souvent, le "dominant" exerce son pouvoir de manière inconsciente et involontaire, lui-même dominé par un important besoin de contrôle. Il peut être persuadé d'aider l'autre en lui dictant ce qu'il croit être bon pour lui. Il peut aussi être envahissant, possessif, dans un mouvement d'amour dévorant et non canalisé.


Le dominant peut ainsi être un parent surprotecteur, un patron tyrannique, un amant rongé par la passion, un ami qui veut jouer au sauveur en se mêlant de tout, ou encore quelqu'un qui vous envahit en vous racontant tous les détails de sa vie sans laisser de place à votre besoin de distance. Bref, c'est dans tous les cas quelqu'un qui ne respecte pas votre libre arbitre, votre besoin d'autonomie ou votre intimité.


Il existe aussi des personnes qui instaurent leur emprise sur l'autre en suscitant une forme de dépendance affective par l'action de souffler le chaud et le froid, en alternant intimité et indifférence, en créant des situations de manque et d'attente.


Ce ne sont pas forcément des manipulateurs ou des pervers narcissiques, mais souvent des personnes manquant simplement de lucidité sur elles-mêmes et sur leur attitude.


L'emprise peut prendre place dans la famille, dans le couple, entre amis, au travail ou dans n'importe quel autre contexte.

Elle peut aussi émaner d'un groupe de personnes, d'une famille entière, d'une organisation (c'est le cas des sectes) ou d'une entreprise (cas qui débouchent sur des burn out).


Mais alors que faire ?


La meilleure chose à faire dans une situation d'emprise est, lorsque c'est possible, de prendre de la distance face à la personne ou au groupe dominant. Il est nécessaire durant ce temps de répit de prendre conscience de l'influence de cet autre sur soi, en discernant la part des pensées qui émanent de lui et celles qui sont bien à soi.


Il faut ensuite mener un travail pour construire ou consolider l'estime de soi, pour réussir à expulser "l'esprit parasite" du dominant et empêcher toute nouvelle invasion future.


Ce travail peut s'avérer long. Il demande un réel engagement personnel et, la plupart du temps, l'accompagnement d'un professionnel. Il est important également de veiller, durant tout le processus, à s'accompagner de personnes bienveillantes et de tous les soutiens possibles.


Si vous vous reconnaissez dans cette description de la personne sous emprise, n'hésitez pas à me contacter, ou n'importe quel autre thérapeute, pour un accompagnement. La bonne nouvelle est que l'estime de soi acquise au fil du travail sera une formidable ressource pour continuer son existence avec plus de liberté, de vitalité et de force.


Courage à toutes et à tous !


Juliette Chalard-Deschamps, psychopraticienne






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