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La vie comme un film catastrophe ou l'art de toujours imaginer le pire

Dernière mise à jour : 4 oct.


La part d'inconnu dans le présent et l'avenir peut faire peur et conduire à toujours imaginer les pires scénarios possibles. Ce mode de pensée, produit par l'anxiété, génère à son tour encore plus de stress et d'angoisse. C'est un cercle vicieux qui s'enclenche pour la personne qui le subit et souvent pour son entourage.

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Imaginer le pire : un mauvais remède contre l'incertitude


De manière générale, notre cerveau a tendance à détester l'incertitude, qui le plonge dans une situation d'inconfort et un sentiment d'insécurité face à l'avenir. L'absence d'informations crée un vide que le cerveau cherche à remplir à tout prix. C'est alors que l'imagination entre en piste et élabore des hypothèses. Ces dernières peuvent être de trois natures différentes : soit elles sont "réalistes", au plus proches de ce que les probabilités pourraient permettre de déduire en fonction des circonstances ; soit elles sont optimistes et envisagent la situation la plus avantageuse, soit elles sont pessimistes et prévoient le cas de figure le plus défavorable.


Dans ce dernier cas, il existe des variations de degrés, de l'option raisonnablement pessimiste au scénario catastrophe le plus apocalyptique avec morts violentes et dévastations en tous genres.


Paradoxalement, la tension liée à l'incertitude est momentanément réduite pendant la production du scénario catastrophe. Mais elle cède souvent la place à une angoisse bien plus grande. Cela peut sembler absurde de s'infliger de tels supplices, mais c'est une habitude involontaire de pensée : un biais cognitif de negativité, ou distortion cognitive .



Imaginer le pire pour s'y préparer : une illusion de contrôle


Croire que l'on peut se préparer aux drames pour moins en souffrir le moment venu est en grande partie illusoire. Cette croyance repose sur la peur de ne pas supporter une possible déception, la peur de ne pas être prêt à affronter une hypothétique tragédie. Le problème est que la déception et la tragédie font, en effet, inévitablement partie de nos vies, tôt ou tard. Mais elles surviennent toujours par surprise et rien ne peut réellement nous y préparer. Les heures passées à envisager la possible mort de nos proches ne nous la rendra pas moins insupportable le jour venu. En revanche, nous gâchons en constructions mentales stériles ces précieux moments du présent où ils sont bien en vie. En croyant nous prémunir de tous les aléas, nous rêvons d'exercer une forme de contrôle qui nous est à jamais inaccessible. Certains ont l'habitude d'imaginer le pire pour "exorciser" les drames possibles. Ce comportement est lié à l'idée que les malheurs arrivent toujours par surprise, qui débouche, par un raccourci cognitif, à la croyance que les evisager pourrait les empêcher. Là encore, l'effet sur la réalité est nul tandis que l'effet sur le psychisme est délétère.


Comment cesser d'imaginer le pire ?


Comme tous les biais cognitifs, l'anticipation catastrophiste est généralement bien ancrée et nécessite un travail de prise de conscience et de prise de recul pour être dépassée. La première étape est de se rendre compte de l'aberration des scénarios élaborés et de cesser d'y croire. Ensuite, différentes approches peuvent être proposées par un thérapeute pour démanteler petit à petit le processus de fabrication de ces films mentaux, par des exercices de présence corporelle, d'observation méditative des pensées et des émotions, par l'utilisation de métaphores ou toutes sortes d'exercices adaptés au cas précis vécu par la personne en souffrance.


Si vous souffrez de ce type d'anxiété, sachez surtout que ce n'est pas une fatalité et que cela peut se résoudre avec un suivi adapté. N'hésitez pas à me contacter si vous souhaitez prendre un rendez-vous.


Juliette Chalard-Deschamps, psychopraticienne

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